Rapport Intégré 2023

Message de la Directrice Générale, Sandrine Meunier

Sandrine Meunier

Message de la Directrice générale

NOS ÉNERGIES AU SERVICE DE TOUS LES DÉFIS

Le 12 janvier 2024, le Conseil d’Administration de GRTgaz m’a fait l’honneur de me nommer au poste de Directrice Générale du Groupe GRTgaz. Je suis  fière de succéder à Thierry Trouvé qui a su guider l’entreprise pendant presque 11 ans à travers de nombreux défis et accomplissements pour préparer l’avenir.

Cet héritage et les événements de l’année écoulée illustrent à plus d’un titre l’importance du dialogue avec nos parties prenantes pour asseoir toujours plus le rôle clé des infrastructures et des molécules dans la conduite de notre pays vers la neutralité carbone.

Dialogue tout d’abord avec nos clients expéditeurs de gaz pour maîtriser les bouleversements engendrés par la guerre en Ukraine. En 2022, la France avait des inquiétudes légitimes sur le passage de l’hiver 2023… Ces craintes se sont dissipées, le système gaz a fait la démonstration de sa résilience et les marchés du gaz ont retrouvé une forme de sérénité qui nous a permis d’aborder l’hiver 2024 dans des conditions plus favorables. L’installation de 8 terminaux flottants d’importation de GNL en Europe, dont celui raccordé au Havre par GRTgaz, n’y est pas étrangère, de même que la mobilisation pour installer la sobriété dans la durée. Le dispositif Ecogaz, soutenu par plus d’une centaine d’opérateurs publics et privés, a contribué à faire baisser les consommations de près de 20 % entre 2021 et 2023.

Dialogue ensuite tout au long de l’année écoulée avec la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et nos actionnaires pour fixer un nouveau tarif d’utilisation du réseau de transport. Valable pour les 4 années à venir, cet exercice est toujours un temps fort pour trouver le bon équilibre entre les besoins, l’exigence attendue de performance et la soutenabilité pour nos clients. En conséquence, même si le tarif augmente en moyenne de 19 % à partir du 1ᵉʳ avril 2024, en raison de la baisse importante des souscriptions prévisionnelles et de la fin de certains engagements de long terme, l’impact sur la facture pour un consommateur moyen sera limité, de l’ordre de 17 € HT en 2024.

En 2023 toujours, le dialogue s’est accéléré avec les industriels et les collectivités pour faire émerger des projets d’infrastructures de transport d’hydrogène ou de CO2. La plupart de ces projets ont été retenus par la Commission européenne en vue d’obtenir la labellisation Projet d’Intérêt Commun (PIC) en 2024 qui reconnaît leur rôle dans l’atteinte des objectifs climatiques de l’Union européenne. L’accélération a été encore plus sensible au niveau de la logistique du CO2. Nous sommes présents dans les bassins industriels de Dunkerque, Saint-Nazaire, Fos-sur-Mer ou la vallée de la Seine.

À l’international, nous commençons à travailler avec nos partenaires belge et norvégien sur la manière de connecter des industriels en France, dont les procédés, comme la production d’acier ou de ciment, génèrent des émissions fatales de CO2 avec des sites de stockage en mer du Nord. Dans le même temps, nous avançons dans le dialogue avec les pouvoirs publics pour définir les standards techniques et les guides pratiques d’exploitation adaptés au développement de ces nouvelles filières. En s’appuyant sur son centre de recherche, GRTgaz dispose de moyens uniques en Europe pour maîtriser la logistique de ces nouveaux vecteurs énergétiques.

Dialogue naturellement avec la représentation nationale et européenne au sujet des textes qui vont avoir un impact sur la transition énergétique et la régulation du marché de l’hydrogène et du méthane. En France, le Gouvernement a pris plusieurs dispositions très concrètes pour relancer la filière méthanisation. Autant de mesures qui sont cohérentes avec une trajectoire enfin ambitieuse pour la filière dans le projet de Stratégie française énergie climat (SFEC) soit 44 TWh en 2030. L’adaptation de la stratégie française pour l’hydrogène révélée fin 2023 donne également un signal positif à notre industrie avec la reconnaissance du rôle des infrastructures et des importations. Au niveau européen, 2023 a été consacrée à la préparation du 4ᵉ Paquet Gaz qui prévoit une régulation du marché de l’hydrogène largement inspirée de ce qui existe en gaz naturel.

Dialogue nourri également avec l’opérateur de transport d’électricité, RTE. Il est temps que les gestionnaires de réseaux travaillent ensemble pour développer une vision et une planification partagées. RTE et GRTgaz ont mené pour la première fois une étude conjointe pour évaluer les enjeux liés au développement de l’hydrogène. Il ressort que le principal intérêt des infrastructures de transport d’hydrogène est de connecter les bassins hydrogène avec des stockages, pour offrir la flexibilité optimale au système électrique, avec des bénéfices qui excèdent largement le coût de ces infrastructures.

La qualité du dialogue est un enjeu y compris interne pour les équipes de GRTgaz entre elles et qui porte ses fruits dans 2 domaines essentiels, l’accidentologie et les émissions de méthane. Avec 4 accidents de travail avec arrêt seulement, GRTgaz obtient un de ses meilleurs résultats sur ces 15 dernières années.

Autre objectif emblématique, la maîtrise de nos émissions de méthane. Depuis 2016, nos émissions reculent régulièrement : 2023 nous aura permis de les diviser par 4 par rapport à 2016 en ligne avec notre objectif de division par 5 d’ici fin 2024.

Dialogue renouvelé enfin avec la société civile à travers l’installation d’un nouveau Conseil des parties prenantes (CPP). GRTgaz agit en cohérence avec sa raison d’être et promeut un pilotage intégré de sa performance financière et extra-financière. Aussi, le moment était venu de modifier en profondeur notre CPP afin de mieux refléter les attentes sociétales auxquelles nous sommes exposés. Ce nouveau conseil sera également davantage associé à la gouvernance de l’entreprise pour enrichir le dialogue avec le Conseil d’Administration et le Comité exécutif.

À nous de poursuivre et d’amplifier encore ce dialogue avec le monde agricole, les acteurs du secteur des déchets, le monde académique… toutes celles et ceux avec qui nous réussirons à faire émerger des solutions nouvelles, fiables et accessibles technologiquement et économiquement pour transformer notre système énergétique.