La Commission européenne double son ambition de production de biométhane à partir de déchets agricoles
Dans le cadre de son plan « REPowerEU », la Commission européenne a annoncé un objectif de production de 35 milliards de mètres cubes de biométhane au sein de l'Union Européenne d'ici 2030.
GRTgaz et toute la filière biométhane, que ce soit en France comme au niveau européen, se félicite de cet objectif qui constitue une avancée historique. Cet objectif permettra à l’avenir de remplacer 20 % des importations de gaz naturel en provenance de Russie par une alternative durable, moins chère et produite localement.
Rappelons que GRTgaz avec environ 30 entreprises et organisations membres de l’Alliance européenne pour le biométhane durable ont présenté le 7 décembre 2021 une déclaration en faveur du biométhane à l’attention de la commissaire européenne à l’énergie Kadri Simson. Dans cette déclaration, cette alliance appelait à une augmentation de la production de biométhane à 350 TWh d'ici 2030, ce qui équivaut approximativement à 35 milliards de m3.
Passer à l’action nécessite maintenant d’agir rapidement afin de créer un cadre réglementaire favorable, et que le biométhane soit intégré dans la directive européenne sur les énergies renouvelables et dans d'autres textes législatifs.
L'objectif de 35 milliards de mètres cubes de biogaz peut être atteint en grande partie grâce aux déchets et aux résidus de matières premières. Les cultures durables produites dans le cadre des CIVE (Cultures intermédiaires à vocation énergétique), sans concurrence avec la production de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux, ont également un rôle à jouer. Aujourd'hui, l'Union européenne produit 3 milliards de m3 de biométhane.
Pour passer à 35 milliards de m3, il faut construire environ 5 000 nouvelles usines de biométhane en Europe. D'un point de vue technique, cela est réalisable au cours des huit prochaines années. Et c'est également rentable.
Environ 80 milliards d'euros d'investissements par l’Europe seraient nécessaires pour notre économie nationale afin de produire ce biométhane à un coût nettement inférieur au prix du gaz naturel de ces derniers mois.
En complément du biométhane, la France et l’Europe dispose de technologies innovantes en matière de production de biogaz à partir de déchets solides (pyrogazéification) ou humides (gazéification hydrothermale).
Rappelons aussi que le biométhane, au-delà de ses qualités énergétiques et environnementales, permet aussi de réduire l'exposition à la volatilité des prix des denrées alimentaires. En effet, le digestat, un coproduit de la production de biométhane, remplace les engrais synthétiques actuellement coûteux.