Pour mieux surveiller son réseau, GRTgaz expérimente le ballon
Le ballon, pilotable à distance et en vol programmé, s’appelle HyLighter 35 (HL 35) et est techniquement un drone. Long de 12 mètres, l’aéronef se propulse dans le ciel grâce à deux moteurs électriques. Le 7 novembre, c’est ce drôle d’engin que les rares habitants d’une zone rurale comprise entre la Dordogne et la Gironde ont pu voir filer en douceur, et presque sans bruit, vingt mètres au-dessus de leur tête.
C’est la société française HyLight, aux commandes du drone-dirigeable, qui a effectué ce tout premier vol-test grandeur nature, en quête d’alternatives à l’hélicoptère, notamment.
« L’objectif de cette campagne de vol est d’évaluer l’opérabilité et l’efficacité du HL35 pour effectuer deux inspections en une seule opération : d’une part la détection de fuites de méthane sur les pipelines, et d’autre part, l’inspection de sûreté du réseau »Michel Pinet
Chargé de mission surveillance chez GRTgaz
40 km survolés en mode automatique
Le test a été réalisé sur un parcours de 40 km, à cheval entre les deux départements. La trajectoire du vol-test avait été programmée préalablement au vol. L’ensemble de la mission a ensuite été effectué en mode automatique.
À bord du HyLighter 35, un capteur laser embarqué traquait les éventuelles fuites de méthane, même les plus minimes. Une caméra articulée 360° permettait en parallèle de visualiser la zone survolée. A plusieurs endroits, GRTgaz avait disposé quelques micro-fuites contrôlées « surprises », afin de tester la réactivité et l’efficacité du drone-dirigeable et de la solution développée par HyLight.
Quels enseignements retenir ?
D’abord, que le drone-dirigeable reste un engin très sensible aux conditions météorologiques. Lors de l’expérimentation, du brouillard matinal, puis un vent de 39 km/h en fin de parcours, ont permis de tester les limites de l’opérations. « Le vent a forci au-delà des restrictions acceptables pour poursuivre la mission. La détection de fuite de méthane est significativement impactée au-dessus de 30 km/h de vent », indique Michel Pinet. « Nous savons donc désormais que l’automne et l’hiver ne seront pas les périodes de vol retenues », analyse le chargé de mission surveillance.
Autre amélioration à prévoir : l’ajout d’une seconde caméra pour filmer spécifiquement la zone d’impact du capteur laser.
« Mais dans l’ensemble, cette expérimentation est très encourageante. Elle nous a permis de constater que le ballon-drone était une alternative crédible pour ces missions, affirme le chargé de mission surveillance chez GRTgaz. Il offre une allure de vol idéale pour la détection des fuites et une grande autonomie, tout en consommant très peu d’énergie ».
Si le chemin avant son adoption définitive est encore long, le drone-dirigeable pourrait donc bien venir un jour renforcer l’arsenal de surveillance aérienne de GRTgaz. Et ainsi réduire l’impact environnemental de cette inspection en remplacement de l’hélicoptère.