Perspectives du système gazier pour l’hiver 2019/2020

Thierry Trouvé, Directeur général de GRTgaz, et Dominique Mockly, Président et Directeur général de Teréga, ont présenté ce jour le « Winter Outlook 2019/2020 « et les principales perspectives du système gazier pour l’hiver prochain.
Les gestionnaires de réseaux de transport de gaz ne formulent pas aujourd’hui d’alerte particulière : le système gazier devrait répondre à la demande de l’ensemble des consommateurs de gaz français l’hiver prochain, même en cas de pointe de froid exceptionnelle. Cette analyse repose sur les capacités offertes aux expéditeurs ainsi que sur leurs niveaux de souscription pour alimenter le réseau aux différents points d’entrée et de sortie (interconnexions aux frontières, terminaux méthaniers, stockages souterrains). La mise en service des infrastructures de la Trading Region France (TRF), créée le 1er novembre 2018, a permis d’augmenter de 42% en moyenne la capacité de transit des réseaux de transport entre le Nord et le Sud de la France. Au 31 octobre 2019, le niveau des volumes souscrits dans les stockages s’élève à 129 TWh, au plus haut niveau depuis 2010.

GRTgaz et Teréga rappellent que la sécurité d’approvisionnement en gaz repose sur une utilisation équilibrée des différentes infrastructures gazières en France tout au long de l’hiver : utilisation des différents points d’entrée des réseaux de transport, bonne gestion du soutirage des stockages, et apports en GNL au niveau des terminaux méthaniers.

Un marché français au carrefour de l'Europe

Un an après sa mise en place, la TRF a renforcé la compétitivité et l’attractivité du marché français. Vingt nouveaux clients expéditeurs ont été enregistrés sur la période (159 contre 139 au 31 octobre 2018). La mise en place d’un prix du gaz unique sur le marché de gros en France a permis de résorber les écarts de prix fréquemment constatés jusqu’alors entre le Nord et le Sud du pays, tout en le rapprochant de celui des places de marché dynamiques Nord-européennes. Le prix du PEG France (point d’échange gaz) est ainsi descendu sous les 8 €/MWh en septembre 2019, au plus bas depuis 2009, notamment sous l’effet de l’afflux de gaz naturel liquéfié (GNL).
Les flux émis de GNL ont doublé en France depuis 1 an (+102%) pour représenter au total environ 20 % des approvisionnements européens en GNL, à quasi-égalité avec l’Espagne.
Le 8 novembre dernier, la France a même enregistré un record d’entrées physiques de GNL avec 1 226 GWh (soit l’équivalent de la production de 51 tranches nucléaires1).

Plusieurs autres records de flux ont été observés, sur une journée entière, sur les points d’interconnexion des réseaux de transport : sorties vers l’Espagne (224 GWh2 le 25 février 2019), sorties vers l’Italie (255 GWh les 8,9, 10 et 11 octobre) et, pour la première fois, des sorties physiques nettes par jour vers la Belgique (11,7 GWh le 8 novembre). Par ailleurs, un flux d’entrée net de 82 GWh de l’Espagne vers la France a été enregistré le 10 novembre.


1 Une tranche nucléaire = 1 000 MW environ.

À titre de comparaison, la consommation moyenne de gaz de la région Ile-de-France par jour équivaut à 200 GWh.

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