Vers la création d'un hub hydrogène entre la France et la Belgique

Dans quel contexte intervient cet appel au marché concernant ce premier réseau de transport d’hydrogène transfrontalier en accès ouvert ?

Marion Lacombe.
Après avoir mené en 2021 et 2022 la première consultation nationale du marché hydrogène bas-carbone et renouvelable, GRTgaz lance une « Open Season » pour confirmer l’intérêt économique d’une infrastructure de transport d’hydrogène par canalisation autour de Valenciennes et jusqu’à la frontière avec la Belgique. Une frontière où le réseau se raccorderait avec celui que Fluxys entend développer en parallèle en Belgique autour de la ville de Mons.
Le nord de la France a semblé être propice à l’émergence d’un écosystème de producteurs et de consommateurs, essentiellement industriels, tournés aujourd’hui vers les énergies bas-carbone.

À quelle ambition stratégique cela répond-il ?

Geoffroy Anger.
Créée il y a un peu moins d’un an, la direction Hydrogène identifie, partout sur le territoire, des opportunités de développement. Les projets MosaHYc en Moselle ou HYnfraMed en PACA ont ouvert la voie de notre ambition : dans un premier temps, développer des écosystèmes hydrogène locaux puis interconnecter ces bassins entre eux, afin de proposer des solutions compétitives et fiables de transport pour les producteurs et consommateurs hydrogène. Une ambition qui s’inscrit pleinement dans l’initiative de dorsale hydrogène européenne portée par GRTgaz, réunissant l’ensemble des opérateurs de transport de gaz, et devant déployer 40 000 km de réseaux à l’horizon 2040.

En quoi le dialogue avec les acteurs locaux est-il important pour développer les réseaux hydrogène ?

Geoffroy Anger.
Le projet que nous développons avec Fluxys révèle l’ambition stratégique de l’entreprise : positionner GRTgaz sur les grands réseaux interconnectés, en s’appuyant sur une expertise locale, une observation des besoins et des acteurs territoriaux et une planification d’ensemble coordonnée avec les transporteurs adjacents. 
Et c’est ce dialogue constant avec tous les acteurs, producteurs et consommateurs locaux, et les collectivités locales qui fait participer GRTgaz à l’aménagement d’un territoire.

Marion Lacombe.
J’ajouterai qu’il s’agit d’un dialogue itératif, qui sera au cœur de la seconde phase de l’Open Season de Valenciennes, à partir du mois d’octobre prochain. Une fois les besoins des acteurs identifiés, et sur la base de l’étude de faisabilité réalisée par nos soins, nous allons accompagner les producteurs et les consommateurs dans la conception de l’infrastructure, son tracé et son chiffrage financier.

Quels sont les objectifs de la direction hydrogène pour les années à venir ?

Geoffroy Anger.
Les Open Season, et les démarches de co-construction qui les caractérisent, sont une brique essentielle de la stratégie de développement de GRTgaz en matière d’hydrogène. Pour répondre aux enjeux de transition énergétique et de souveraineté énergétique en Europe, accentués par le conflit ukrainien, la connaissance fine des acteurs du marché et des parties prenantes est une obligation pour être au rendez-vous des ambitions françaises et européennes en matière de déploiement de la filière hydrogène. Autant de futures consultations locales qui pourraient permettre à GRTgaz de développer jusqu’à 1 000 km de réseaux d’ici 2030, et de se positionner comme l’opérateur européen de référence pour le transport d’hydrogène.