Panorama des gaz renouvelables en 2021
GRTgaz, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), GRDF, le SPEGNN et Teréga poursuivent leur coopération pour rendre compte de l’essor de la filière gaz renouvelables en publiant pour la septième année consécutive le panorama des gaz renouvelables.
Une dynamique soutenue
Principal enseignement de ce panorama : la dynamique de développement qui caractérise l’injection de biométhane depuis 2015 se poursuit. 151 nouveaux sites de méthanisation ont été mis en service pendant l’année 2021 en France. Cela porte à 365 le nombre d’installations raccordées aux réseaux gaziers français au 31 décembre dernier. La capacité maximale annuelle d’injection s’élevait à 6,4 TWh fin 2021, contre 3,9 TWh un an plus tôt. Le gaz renouvelable sera la seule énergie renouvelable à atteindre, en avance, les objectifs fixés par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) à horizon 2023.
Un cadre économique et réglementaire à encourager
Portée par l’investissement et la collaboration de l’ensemble des acteurs de la filière, la production de gaz renouvelable a bénéficié d’avancées positives en 2021 (comme la progression du zonage qui donne aux porteurs de projets davantage de clarté sur les schémas de raccordement de leurs unités aux réseaux gaziers). Pour que cette filière libère son plein potentiel, la mise en œuvre des nouveaux dispositifs de soutien est plus que jamais attendue. L’année 2022 devrait ainsi voir la publication d’un décret sur les certificats de production de biogaz, imposant aux fournisseurs l’incorporation d’un taux minimum de gaz renouvelables dans leur portefeuille.
À court et moyen termes, des mesures simples et économiquement crédibles permettraient de mettre le gaz renouvelable à contribution pour faire face à la crise énergétique. Il suffirait de lever les contraintes sur la production des installations existantes et d’accélérer l’instruction des autorisations administratives pour les projets les plus matures, pour accélérer leur mise en service.
Une amélioration continue de la sécurité
Amplifier le soutien au gaz renouvelable apparait d’autant plus important que la filière est parvenue à un moment charnière, engagée dans une démarche qualité pour réussir son passage à grande échelle. Le panorama 2021 souligne en particulier l’amélioration continue de la professionnalisation et de la sécurité. Les porteurs de projet et exploitants doivent s’assurer de la qualité de la conception de leurs installations, veiller aux conditions d’exploitation et à leur pertinence, réaliser un suivi et une maintenance rigoureuse. Les retours d’expérience et plusieurs initiatives récentes (publication d’un recueil de bonnes pratiques agricoles par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, déploiement du label Qualimétha®, mise en place du Contrat de progrès méthanisation) renforcent son inscription dans une trajectoire de développement vertueuse et durable.
Des opérateurs plus que jamais mobilisés
Les acteurs de la méthanisation sont donc plus que jamais mobilisés pour consolider l’essor de la filière afin qu’elle soit à la hauteur des attentes sociétales. Le gaz renouvelable a toute sa place dans les plans de relance de l’économie française. C’est une opportunité pour l’indépendance énergétique de notre pays. Il apporte une réponse aux enjeux climatiques ainsi que de multiples solutions et services aux territoires. Pour que son développement se poursuive, les opérateurs de la filière s’impliquent dans le cadre de la révision de la Stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC), apportent leur appui à un nombre croissant de projets et favorisent leur acceptabilité.
De nouvelles voies de production
Tout en soutenant la méthanisation, les filières s’engagent pour accélérer le développement de nouvelles voies de production.
Le bilan de 2021 montre que la pyrogazéification a atteint un stade de maturité technologique suffisant pour envisager la construction des premières installations industrielles dès 2023. En France, déjà plus d’une quinzaine de projets commerciaux et démonstrateurs ont communiqués publiquement leur souhait d’injecter sur les réseaux, dans le sillage de la plateforme pionnière de Gaya à Saint-Fons (69). La gazéification hydrothermale (qui adresse des intrants avec un fort taux d’humidité) se développe elle aussi. La filière va d’ailleurs franchir une étape importante en 2022, avec la mise en service à Alkmaar aux Pays-Bas par l’entreprise SCW Systems du premier projet de démonstrateur industriel en Europe, le plus grand du monde.
Une montée en puissance de l’hydrogène
Le nouveau panorama du gaz renouvelable met également en lumière la montée en puissance de l’hydrogène. La France a de grandes ambitions en la matière, comme en témoignent les mesures sur la production et l’usage de l’hydrogène annoncées dans le cadre des plans France Relance et France 2030. Si l’ordonnance publiée en février 2021 constitue une avancée notable, les mécanismes précis de certification et traçabilité de cette énergie renouvelable restent à définir pour enclencher la dynamique attendue. D’ores et déjà, les initiatives se multiplient. En juin 2021, GRTgaz et Teréga ont lancé la première consultation des acteurs du marché à l’échelle nationale autour de l’injection dans les infrastructures gazières d’hydrogène décarboné produit par électrolyse de l’eau. Le résultat est prometteur, avec plus 130 réponses reçues. Quant au projet transfrontalier MosaHYc, piloté par GRTgaz, il illustre concrètement le développement d’un réseau de transport d’hydrogène pur à l’échelle d’un bassin industriel.