Transport d’hydrogène transfrontalier France-Belgique
GRTgaz et Fluxys Belgium, les deux gestionnaires d’infrastructures énergétiques français et belge, ont lancé en juin dernier un appel au marché en vue de développer le premier réseau de transport d’hydrogène transfrontalier en accès ouvert entre la France et la Belgique situé dans la région du Hainaut. 17 entreprises ont manifesté leur intérêt pour raccorder leur site de production ou de consommation au projet de réseau de transport proposé pour une capacité de production allant de 300 MW à 600 MW et une consommation d’hydrogène associée entre 1,5 et 3 TWh/an selon les variantes envisagées. Une étude de faisabilité va être lancée.
Cette coopération entre GRTgaz et Fluxys Belgium s’inscrit dans la continuité des consultations menées en France et en Belgique en 2021-2022 afin d’évaluer les besoins de transport d’hydrogène des acteurs du marché (consommateurs et producteurs d’hydrogène). Les deux opérateurs ont ainsi identifié le territoire de Valenciennes en France et la zone de Mons étendue jusqu’à La Louvière et Feluy en Belgique, comme une zone à fort potentiel de développement d’hydrogène.
À la suite de l’appel à manifestation d’intérêt organisé conjointement par GRTgaz et Fluxys Belgium, 17 entreprises ont confirmé des besoins qui valident l’opportunité d’une canalisation transfrontalière afin de relier les bassins hydrogène en France et en Belgique.
Interconnexion hydrogène Belgique - France
La typologie des répondants est variée avec des porteurs de projet de production par électrolyse de différentes tailles et des consommateurs industriels qui considèrent l’hydrogène comme un levier pour atteindre leurs objectifs de décarbonation. En complément des usages industriels, les usages dans la mobilité pour alimenter des futures stations d’avitaillement, sont également envisagés par certains acteurs de l’écosystème.
Les échanges approfondis avec les différents participants ont permis de qualifier et de mieux cerner l’écosystème hydrogène dans la région : ce dernier représente une capacité de production entre
300 MW et 600 MW selon les variantes de développement envisagées pour une consommation d’hydrogène associée entre 1,5 et 3 TWh/an. L’équilibre offre/demande sera assuré par la possibilité offerte à certains consommateurs potentiels d’ajuster leur niveau de demande à la production qui sera disponible.
Lancement prochain d’une étude de faisabilité
Sur cette base, Fluxys Belgium et GRTgaz ont décidé de lancer l’étude de faisabilité du réseau de transport d’hydrogène transfrontalier dès octobre 2022, qui aura pour objectifs d’établir le dimensionnement de l’infrastructure ainsi qu’une première évaluation du coût de celle-ci. Les résultats de cette étude de faisabilité seront dévoilés aux clients ayant investi dans cette opération au 1er trimestre 2023.
Thierry Trouvé, Directeur Général de GRTgaz précise que « cet Appel à Manifestation d’Intérêt est un véritable succès, les porteurs de projets se sont fortement mobilisés. Cela nous conforte dans notre approche de développer des infrastructures de transport d’hydrogène mutualisées, ouvertes à tous dans une démarche de dialogue continu avec les acteurs du marché. L’infrastructure proposée représente une première étape pour le développement d’un réseau de transport européen intégré. Ce projet commun confirme bien la dynamique économique et le potentiel de l’hydrogène dans cette région transfrontalière du Hainaut ».
Pascal de Buck, CEO de Fluxys : « Nous sommes ravis de poursuivre le partenariat entamé avec GRTgaz dans le but de créer un réseau transfrontalier d’hydrogène. Ce dernier s’inscrit en effet parfaitement dans notre approche globale visant à la création d’une colonne vertébrale de l’hydrogène au niveau européen. Par ailleurs, l’intérêt porté par les industriels des deux côtés de la frontière confirme les efforts que ces derniers déploient pour décarboner leurs activités en vue d’atteindre les objectifs climatiques et d’assurer la viabilité à long terme de l’économie ».